Contraception : les plantes peuvent-elles remplacer la pilule ?

Une petite fleur originaire de la cordillère des Andes offrira peut-être une alternative naturelle aux hormones synthétiques contenues dans les pilules. La « Manayupa » permet de maîtriser la fécondité et peut également servir de pilule du lendemain.

 

  Manayupa : La tisane aux mille vertus

Connu au Pérou sous le nom de Manayupa, le Desmodium molliculum est une plante de haute montagne qui ne pousse qu’au-dessus de 2000 mètres d’altitude, dans la cordillère des Andes. On la trouve à l’état sauvage dans les régions d’Ayacucho, de Cajamarca, de Cuzco ou encore de Lima.

Ses nombreuses vertus thérapeutiques font d’elle l’une des principales plantes médicinales de la pharmacopée autochtone. Les populations locales l’utilisent traditionnellement comme anti-inflammatoire hépatique et rénal, dépuratif sanguin et antihémorragique. Elle est généralement consommée sous forme d’infusions.

Les saponines agissent comme des hormones
Intrigué par l’abondance de propriétés de la Manayupa, Ernesto Acaro Chuquicaña a voulu savoir si la plante possédait également des effets sur la fertilité. Ce pharmacien chimiste, diplômé de l’université de San Marcos, a présenté les résultats de ses travaux lors des Rencontres scientifiques internationales de l’été 2013, qui se sont tenues du 2 au 4 janvier à Lima.

L’étude phytochimique de la Manayupa a révélé la présence d’acides aminés, de vitamines E et K, de minéraux, d’antioxydants et surtout de saponines stéroïdes, considérés comme les précurseurs de la synthèse des hormones.


Une pilule sans effets secondaires ?

Forts de ces résultats, le chercheur et son équipe ont mené des essais précliniques sur des animaux, et ont pu mettre en évidence les effets contraceptifs notables du Desmodium. La plante permet non seulement d’empêcher la grossesse, mais s’est aussi avérée très efficace en tant que contraceptif d’urgence, c’est-à-dire comme « pilule du lendemain ».

La prochaine étape consistera à mener des essais sur l’être humain, afin de mettre au point une pilule d’origine naturelle, dont les effets secondaires seraient réduits au maximum. Cette technique permettrait également à l’industrie pharmaceutique péruvienne de produire des contraceptifs à moindre coût à partir d’un produit national, plutôt que de recourir à des molécules brevetées, dont le coût est souvent prohibitif.


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